Fourre-tout mon blog ?

Fourre-tout mon blog ?

Non ! Un lien : l’amour des mots ! Qu’ils soient lus, écrits, filmés… ils rythment mon quotidien et guident mes expériences professionnelles.

Vous trouverez ici mes impressions de lecture, mes chroniques littéraires en vidéo, mes démos de voix off... et au fil des pages quelques mots sur la montagne, parce qu'elle ne me quitte pas!

lundi 3 septembre 2012

Barbe Bleue de Amélie Nothomb


Oui, c'est Amélie Nothomb. Et elle n'a jamais fait partie de mes coups de coeur, mais cette fois... Elle a choisi pour ce nouvel opus de revisiter le célèbre conte de Charles Perrault, et il faut bien dire qu'elle le fait avec beaucoup de talent. Plus que dans ces précédents romans, je me suis délectée de ses traits d'esprit. Une histoire improbable, racontée avec humour et finesse. Cette fille est dingue et c'est oxygénant!

L'Embellie de Audur Ava Olafsdottir

C'est par définition mon coup de coeur de cette rentrée! S'il est des romans qui réjouissent le coeur, celui-ci en fait indéniablement partie. Une jeune femme abîmée et un enfant hors-norme s'échappent pour un roed movie à l'Islandaise. Les paysages sont aussi froids que l'écriture est chaleureuse. La vie est jolie sous la plume d'Olafsdottir...J'ai trouvé le roman sourire de la rentrée...

dimanche 2 septembre 2012

La vie rêvée d'Ernesto G. de Jean-Michel Guenassia

De Prague à Alger, des cabarets parisiens à la campagne tchèque, les aventures de Joseph Kaplan, médecin juif pris dans les tourments du 20e siècle. Quelle saga! Un roman bouillonnant de vie et de passion, par l'auteur du Club des incorrigibles optimistes. Réjouissant!




samedi 1 septembre 2012

Orchidée fixe de Serge Bramly

En 1942, le célèbre artiste Marcel Duchamp (celui qui a vendu un urinoir plusieurs centaines de milliers de dollars...) fuit l'Europe pour l'Amérique. Il fera étape à Casablanca. C'est cette période marocaine que raconte l'auteur, à travers les souvenirs romancés d'un marocain qui l'aurait accueilli. Une belle idée, l'occasion d'approcher une facette méconnue de la personnalité de l'artiste, servi et ce n'est pas négligeable par une écriture toute en subtilité. A découvrir.

vendredi 27 juillet 2012

Les coulisses d’un tournage


La vie a ceci d’incroyable qu’elle offre des expériences totalement inattendues. De jolis moments, auxquels on ne s’attend pas, de jolis moments que l’on reçoit comme des cadeaux. C’est ce qui s’est passé il y a maintenant presque quatre mois. C’était le jour de mon anniversaire. Je suis partie à la Rochelle faire un casting pour être animatrice d’une série de documentaires consacrés à l’environnement. Je m’y suis rendue sans me faire d’illusion. Au pire me disais-je, j’aurai vu la mer ! Non seulement je l’ai vue, mais en plus elle m’a porté chance… C’était le début d’une belle aventure, j’ai eu envie de vous la raconter, avec le cœur.

Au cœur des océans


L’île de Ré… écrin improbable. Si près de la ville et si loin de l’agitation. Je découvre ses plages, nous sommes en plein mois de juillet et pourtant rien ici ne rappelle l’été. Il fait frais, le rivage est battu par les vents, le ciel est tout nuancé de gris.
Nous sommes venus, entre autres, pour assister à la remise à l’eau de quatre tortues. Chaque année, un certain nombre d’entre elles s’échouent sur les côtes françaises. Elles sont alors recueillies par un centre de soin qui leur est entièrement consacré à l’Aquarium de La Rochelle. Après avoir été soignées et nourries, et une fois qu’elles sont suffisamment grosses pour reprendre le large, elles sont relâchées. Voici Danaé, petit tortue miraculeusement sauvée, sur son dos un émetteur qui permettra aux scientifiques de la suivre. Une fois posée sur le sable par les biologistes, elle sent d’elle-même la direction de la mer, et lentement, va rejoindre l’eau, puis le grand large, vers d’autres horizons. Je suis très émue… au moment où je la vois reprendre la mer, je me dis que cette tortue est le symbole tant de la beauté que de la fragilité de notre planète.

Etape à Lacanau



Les estivants ont déserté cette station balnéaire d’ordinaire envahie par la foule. Je m’en réjouis, et profite d’une soirée calme pour faire quelques pas sur la plage.



Quelques jours plus tard, le tournage se poursuit dans les alentours de La Rochelle. Nous travaillons toujours sur la thématique des mammifères marins, sous le soleil cette fois ! Pour recenser les populations de baleines, dauphins, marsouins, oiseaux… une équipe d’observateurs, naturalistes formés à ce travail, survole pendant plusieurs mois un territoire déterminé. Il est difficile de connaître ces populations, justement parce qu’elles évoluent en pleine mer… l’équipe est chargée de les comptabiliser, mais aussi d’essayer de comprendre leur mode de fonctionnement, leur territoire, leur déplacement… j’embarque à bord d’un avion spécialement équipé de hublots en relief, pour pouvoir mieux observer. Nous installons sur l’appareil des Go Pro, (ces petites caméras embarquées), pour avoir des images du vol vu de l’extérieur !

Au cœur des terres


Et quel plus bel exemple pour évoquer la terre que de parler de la vigne ? Saint Estèphe, Saint Emilion… nous évoluons au milieu des plus beaux domaines du Bordelais. Je découvre une terre, et surtout ces hommes qui la façonnent, travailler la vigne est un beau métier. Du cep, à la feuille, au fruit, puis à la vinification. J’écoute les vignerons parler de leur vin comme de leur propre enfant, je regarde les chefs de culture caresser leur vigne comme on caresse une femme, je ne boirai plus jamais du vin de la même façon. Ici les mots savoir faire et tradition prennent tout leur sens. Je ne parlerai pas des polémiques concernant l’utilisation de pesticides agressifs sur la vigne et d’intrants, d’arômes divers, dans les cuves, y compris (et surtout) dans les grands domaines. Je préfère retenir la passion de ces petits producteurs qui se battent contre la puissance des gros. Producteurs bio, ou en transition pour le devenir, ils combattent un système qui encourage le rendement à tout prix. Eux travaillent sept jours sur sept, les pieds dans la terre, pour faire un vin d’une qualité exceptionnelle, qui ne les rendra pas riches, mais dont ils seront fiers.
Nous progressons dans les terres, à la rencontre de Dania, productrice de viande de bœuf bio. C’est une jolie rencontre, Dania est belle dans ces prés qu’elle aime tant. Une éolienne, des herbes que l’on laisse pousser, une nature que l’on respecte en n’intervenant pas, un troupeau de Galloways qui évolue paisiblement, c’est la petite maison dans la prairie…



A l’intérieur des terres toujours, le long de l’Estuaire de la Gironde, nous faisons la connaissance d’un chasseur, sur la thématique cette fois de la pollution aux métaux lourds des zones humides. Il explique les récents efforts de la fédération de chasse pour protéger ces zones sensibles, dans lesquelles prolifèrent canards, oies, loutres… Protéger oui, mais pour chasser ? C’est un débat intéressant…L’endroit en tous cas est surprenant, marécageux, mi-terre mi-mer… nous partons à la recherche de traces de loutres !

L’aventure reprend à la fin de l’été… à venir donc sur mon blog de nouveaux comptes-rendus ! Il y a aura à nouveau l’océan, puis les forêts des Landes, les sommets des Pyrénées… le voyage ne fait que commencer et il y a tant à découvrir !

vendredi 20 juillet 2012

A la vie, à la mort de Philippe Bataille

Alors oui forcément, le sujet n'est ni gai ni de saison. Et pourtant... Le sociologue Bataille s'est livré à une enquête au coeur d'un service de soins palliatifs. Il en ressort un brillant essai sur la mort, et sur la vie, donc. Un livre qui a le mérite de poser des questions trop souvent éludées par notre société, comment accompagner vers la mort, quelle place pour nos mourants? Voilà à mon sens un livre nécessaire, pour prendre du recul face à la polémique sur l'euthanasie et la tyrannie de l'émotion qu'elle suscite souvent.

Du vent dans mes mollets de Raphaëlle Moussafir

Un petit livre que j'ai attrapé au hasard... et que je n'ai plus lâché! C'est un court récit, celui d'une petite fille mal dans ses baskets, avec les interrogations propres à son âge, les douleurs aussi, les incompréhensions. C'est très beau! Parce que l'enfance n'est pas un pays tout rose, qu'elle est aussi le théâtre de déchirures et de souffrances. Écrit qui plus est avec beaucoup d'humour.

Un renard à mains nues de Emmanuelle Pagano


Un recueil de nouvelles... qui n'en est pas pas vraiment un. Les personnages se croisent, se retrouvent, tous un point commun, leur immense fragilité. Emmanuelle Pagano les dessine avec sensibilité et tendresse. C'est une très belle lecture. Et, cerise sur la gâteau, les histoires ont pour décor mon plateau ardéchois, du moins je le pense, tant au fil des pages j'ai cru retrouver des sensations oubliées et reconnaître des situations singulières, propres à ce coin de montagne.

mardi 10 juillet 2012

Malraux a ecrit 'Le monde aurait pu être simple comme le ciel et la mer', et voilà que je le comprends mieux que jamais.

mardi 19 juin 2012

Vendredi 22 juin, soirée autour de Françoise Sagan, à la Librairie l'Eternel Retour


Je vous attends à partir de 19h30, au 77 rue Lamarck, pour une rencontre suivie d'une séance de dédicaces avec l'auteur de "Sagan, un chagrin immobile"

Sagan, un chagrin immobile de Pascal Louvrier

A mi-chemin entre le roman et la biographie, Pascal Louvrier nous fait découvrir une Sagan méconnue. Son enfance, sa relation avec son père, ses engagements... textes de Sagan à l'appui, l'auteur nous invite véritablement à rencontrer Sagan. Ce n'est pas une énième biographie, mais une peinture juste et s ans clichés. Louvrier explore avec beaucoup de talent les grands thèmes de l'oeuvre de Sagan, tout ne les mettant en parallèle avec la vie de celle qui fût Françoise Quoirez avant d'être l'écrivain que l'on connait. Une lecture riche et incoryablement captivante, servie par une très jolie plume.

Pourquoi être heureux quand on peut être normal ? de Jeanette Winterson

Dans le milieu ouvrier de l'Angleterre du Nord, la vie est dure, et plus dure encore pour Jeanette, qui n'échappe à la violence maternelle qu'en se réfugiant à la bibliothèque municipale. Surdouée, brillante malgré toutes ses blessures, elle va réussir l'exploit de rentrer à Oxford et de devenir écrivain. Une autobiographie d'une grande intensité, portée par une très belle écriture. Extrait... " Il subsiste un lieu où rêver: les Pennines du Lancashire. Basses, au poitrail puissant, massives, dures, la crête des collines toujours visible comme un observateur brusque qui aime quelque chose qu'il ne peut défendre, mais reste quand même, voûté au-dessus de la laideur créée par l'humanité. Il reste, abîmé, couvert de cicatrices, mais il reste. Si vous empruntez la m62 de Manchester en direction d'Accrington où j'ai grandi, vous verrez les Pennines, dont l'apparition soudaine et le silence vous prendront par surprise. C'est un paysage de peu de mots, taciturne, réticent. Il n'a pas la beauté évidente. Mais il est beau."

dimanche 10 juin 2012

Le sommet des Dieux de Taniguchi

Je ne pensais pas que ça m'arriverait un jour... et pourtant, si! Je l'ai fait, j'ai lu un manga... Et en plus j'y ai pris du plaisir, beaucoup de plaisir. Je pense que ça tient plus au thème du manga qu'au genre. Nous sommes en pleine conquête de l'Everest, cinq tomes pour raconter l'histoire fascinante de cette montagne à travers les aventures d'un jeune Tokyoite d'aujourd'hui. Difficile de juger de la qualité de cette saga puisque c'est ma première, mais je peux quand même noter une incroyable fidélité aux paysages himalayens. Une question cependant... pourquoi, alors qu'ils sont censés être japonais, les héros ressemblent tous à Ken?

Tsukushi de Aki Shimazaki


L'auteur du "Poids des secrets" dessine ici le portrait d'une mère de famille de la haute société japonaise. Un mari gentil et aimant, une fille douée et sérieuse, une belle maison et des amis distingués... ce quotidien bien tranquille va être bouleversé par la découverte complètement inattendue que va faire l’héroïne, Yuko. Un texte à l'épure, d'une très belle simplicité, qui n'enlève rien à la force du récit, bien au contraire.

Le bel âge de Merwan


Quitte à parler manga, pourquoi ne pas parler BD? Pour une fois qu'il y en a une qui me touche... Trois portraits croisés, trois jeunes femmes plus ou moins paumées, chacune à sa manière... c'est juste, c'est triste, mais c'est beau!

mercredi 23 mai 2012

Rencontre avec Grégoire Delacourt jeudi

Chers vous tous, jeudi 24 mai j'organise une rencontre avec un auteur...Grégoire Delacout, pour son très joli roman "la liste de mes envies". Rendez vous à la librairie l'éternel retour, 77 rue Lamarck 75018 Paris, à 19h30.
A jeudi je l'espère.
Alice

vendredi 18 mai 2012

Tangente vers l'est de Maylis de Kerangal


Tangente vers l'est, c'est d'abord une rencontre, à bord du Transsibérien. Hélène est française, elle fuit son amant et cette Russie qu'elle ne peut se résoudre à adopter. Alicha lui est russe, jeune, conscrit, enrôlé contre son gré dans l'armée. Il veut fuir, elle va l'aider, malgré elle puis de toutes ses forces. Quelle écriture! Pleine de souffle et d'ampleur, une écriture au rythme du train. Face à l'immensité des paysages russes (puisque l'auteur a écrit à bord du Transsibérien, à l'occasion d'une littéraire organisée dans le cadre de l'année de la Russie), Maylis de Kerangal a imaginé une histoire d'amour ferroviaire, pleine d'ombres, d'éclats et de lignes de fuite. Superbe.

jeudi 17 mai 2012

Mapuche de Caryl Ferey

Coup de cœur incontesté pour le dernier opus de cet auteur normand (oui!). Je partais confiante puisque de toute façon tout ce que fait Ferey est bien fait... résumons pour ceux qui ne le connaissent pas. Caryl Ferey c'est l'auteur de polars pour ceux qui ne les aiment pas, voilà. Des meurtres évidemment, des anti-héros, forcément, des intrigues implacables, toujours, mais surtout, surtout, des contextes géographique, historique et politique à chaque fois différents. Cette fois nous sommes en Argentine, le pays se remet de la dictature militaire, mais les stigmates de ces années d'horreur sont là. Dans les geôles de l'Etat ont été torturés ceux qui s'opposaient au régime, les enfants des parents tués ont été de façon complètement illégale adoptés par des haut dignitaires... C'est dans ce contexte que Caryl Ferey tisse la trame du récit. Ruben, rare rescapé de la torture, va se lancer sur la piste d'un meurtrier avec Jana, mapuche fille d'un peuple persécuté, après que le corps atrocement mutilé d'un travesti ait été retrouvé dans les eaux du port de Buenos Aires... Fidèle à lui-même, Ferey n'a pas son pareil pour décrire (et imaginer) l'horreur et la barbarie. Fin portraitiste, on le découvre cette fois capable de sonder le fond de l'âme féminine. Un régal.

La princesse des glaces de Camilla Lackberg

Puisque nous sommes dans le polar, restons-y, mais dans un tout autre genre! Ce livre a connu un tel succès lors de sa sortie que je ne pouvais pas ne pas y jeter un oeil. Et puis la tendance est aux polars venus du nord de l'Europe... Voilà donc un roman... efficace! D'abord il est écrit par une femme, le personnage principal est une femme et le livre plaira je pense d'abord aux femmes. Dans un petit village de Suède, le corps d'un jeune femme est retrouvé dans une baignoire remplie d'eau glacée, ses poignets sont tailladés, on a voulu faire croire à un suicide... c'est Erika, son amie d'enfance, qui va mener l'enquête. Erika qui, si elle vit l'horreur et enquête quand même sur un crime sordide, n'en oublie pas pour autant de remarquer qu'elle a pris trois kilos et qu'elle se trouverait bien un homme pour ses longues nuits d'hiver... Un roman idéal pour une approche du polar, l'histoire est bien ficellée, et alors que je maugréais sur une intrigue trop facile, je me suis laissée surprendre par des rebondissements qui relèvent franchement le niveau. Plaisant.

Et il dit de Erri De Luca


Un petit livre à garder contre son coeur. Erri De Luca revisite avec beaucoup de poésie les Dix Commandements. Par une habile modernisation de la parole biblique, il revient aux sources de la spiritualité. C'est surprenant et extêmement intelligent. Oxygénant.

lundi 30 avril 2012

Ce qu'il advint du sauvage blanc de François Garde

C'est le Goncourt du premier roman, mais à la limite on s'en fout, parce que je fais partie de ceux qui pensent que ce n'est pas un gage de qualité. Mais ce livre est une pépite! Au XIX ème siècle, Narcisse Pelletier, un jeune matelot français, est abandonné par son équipage sur une plage déserte d'Australie. Il va être recueilli par des Aborigènes. 17 ans plus tard, il est retrouvé et ramené en France, où un jeune intellectuel va le prendre en charge et tenter de comprendre avec lui ce qu'il s'est passé pendant ces 17 années. Narcisse ne parle plus le français, il ne reconnait rien ni personne, et plus que tout, il semble perdu dans une profonde mélancolie. Avec quel talent François Garde raconte cette histoire vraie! Bien sûr le scénario est classique, mais la forme dénote par son originalité, l'auteur se sert de l'histoire et l'élève vers une réflexion passionnante sur la condition humaine, les origines, le lien, les racines... un bonheur. Du coup, je me suis renseignée sur l'histoire de ce Narcisse, qui a lui-même écrit un témoignage de son séjour chez les Aborigènes. L'histoire est captivante, d'autant plus que l'auteur connait bien les lieux dont il parle, pour y avoir vécu. Il a accompli la majeure partie de sa carrière outre-mer, où il a été successivement secrétaire général adjoint de la Nouvelle-Calédonie, administrateur supérieur des terres australes et antarctiques françaises, et secrétaire général du gouvernement de Nouvelle-Calédonie. Voilà donc une lecture réjouissante, et j'attends avec impatience le prochain roman...

samedi 28 avril 2012

La liste de mes envies de Grégoire Delacourt

Un bien joli texte pour ce deuxième roman... L'histoire de Jocelyne, la cinquantaine, propriétaire d'une mercerie à Arras, et qui se satisfait sans trop d'amertume des petits bonheurs du quotidien, entre son mari plutôt aimant et ses enfants déjà partis. Mais un jour tout bascule... ou du moins tout pourrait basculer... Jocelyne gagne 18 millions d'euros au loto. Elle cache la chèque dans une chaussure, et prends le temps, de s'interroger. Qu'est ce que l'argent pourrait amener qu'elle ne possède déjà? Quels sont ses envies... et ses besoins? Qu'est ce qui compte le plus à ses yeux? Une jolie réflexion sur le bonheur et ce que l'on en fait, servi par une écriture réjouissante.

Sale temps pour les braves de Don Carpenter


Attention chef d'oeuvre! Ecrit à la fin des années 60, ce roman est publié pour la première fois en France. L'histoire de Jack, né en 1929, abandonné par ses parents, qui va tenter de se débattre avec le peu de choses que lui a offert la vie. Guidé par son désir immense de liberté et sa lutte continue contre la solitude, il va devenir délinquant, connaitre les prisons de toutes sortes, et tout faire pour se sortir de cette spirale dans la quelle l'a jeté son destin. Un véritable hymne à la liberté et à la fureur de vivre, porté par une écriture superbe. Un bijou de la littérature américaine.

mercredi 11 avril 2012

La comtesse de Ricotta de Milena Agus


C'est le dernier né de cet auteur sarde si particulière. Particulière pour son écriture empreinte de poésie, pour ses récits intemporels, pour cette atmosphère sarde propre à chacun de ses romans. Encore une fois, Milena Agus dresse une galerie de personnages féminins fragiles, mélancoliques, absents. L'univers de Milena Agus, c'est un monde où les hommes sont inexistants ou inutiles, un monde empreint de nostalgie, de folie douce et de mélancolie. J'ai aimé cet auteur pour cette différence, pour ce style incomparable, pour ces histoires baignées de soleil... des livres comme des secrets à protéger. Mais voilà, je suis légèrement déçue parce que pas suffisament surprise... les personnages de ce dernier opus se confondent avec ceux des précédents romans, la trame de fond est la même, le décor aussi, dont on finit par se lasser, forcément... c'est dommage, parce que Milena Agus a vraiment beaucoup de talent, mais trop répété il finit par s'estomper... Si vous n'avez encore rien lu d'elle, alors vous serez séduit. Sinon, vous vous laisserez bercer doucement, mais pas emporter, et cette comtesse de Ricotta ne vous laissera pas de grands souvenirs...

mardi 10 avril 2012

Désolations de David Vann



Amateurs de littérature américaine, voilà un chef d'oeuvre du genre... L'histoire d'abord: Sur les rives du lac Kenai en Alaska, Irène et Gary abordent la retraite après trente ans de mariage. Leurs enfants ont grandi et ont quitté le domicile familial. Seule Rhoda, leur fille, continue d'entretenir des liens étroits avec ses parents. Alors qu'elle même s'interroge sur sa vie sentimentale et ses inéluctables déceptions, elle va être le témoin du drame qui se joue entre son père et sa mère. Gary, homme solitaire et sombre, reproche en silence à sa femme de l'avoir empêché de mener la vie dont il rêvait, à savoir vivre dans une cabane en bois sur une île isolée au milieu du lac. Irène quant à elle, n'arrive toujours pas après trente ans de vie commune, à croire en l'amour que lui porte son mari. Ils ont en commun ce sentiment d'être passés à côté de leurs vies respectives, d'avoir râté, échoué, tout ce qu'ils ont entrepris, de s'être trompés, finalement. Mais à cinquante ans passés, le constat est on ne peut plus douloureux. C'est cette douleur et cette amertume omniprésentes qui rendent le roman de Vann si intense. Irène et Gary vont néanmoins commenecer à construire la fameuse cabane dont le mari rêve depuis toujours. Irène contrainte et forcée, et Gary convaincu que la réalisation de ce projet arrive bien trop tard et est donc forcément voué à l'échec. Ensemble ils n'ont même plus la force de croire en leur rêve, ce sont deux personnages au bout du rouleau, sans échappatoire possible. Le lecteur est en convaincu dès le début de l'histoire, le roman va être cette lente progression vers un dénouement que l'on ne peut imaginer que dramatique. Un huit clos étouffant, dans une nature aussi sauvage que superbe. Vann réussit à construire un récit aussi glacial que les rives du lac, aussi sombre que les forêts de sapin, aussi implacable que l'hiver alaskien. Une vraie réussite.

lundi 9 avril 2012

L'oeil du léopard de Henning Mankell


C'est ma dernière lecture, elle file tout droit dans la catégorie "coup de cœur"! Nous sommes dans les années 50 au Nord de la Suède. Hans est un adolescent bien solitaire. Sa mère l'a abandonné alors qu'il était tout petit, et son père est un rustre alcoolique, ancien marin reconverti en bûcheron. Tout prédestine le jeune Hans a mener une existence bien tranquille au fond des ses forêts suédoises, mais la vie en décidera autrement. En quête de sens, Hans devenu un jeune adulte, va se rendre en Zambie pour tenir une promesse qu'il a a faite à la seule femme qu'il ait jamais aimé. Le jeune homme pense partir pour une semaine. Il restera près de vingt ans en Afrique. Cette Afrique qu'il déteste autant qu'il l'aime. Cette Afrique belle et violente, accueillante et pourtant insondable. Mankell, qui connait très bien l'Afrique pour y avoir vécu, dépeint le pays, la Zambie, avec une intelligence et un recul surprenants. En plaçant l'action de son roman au lendemain de l'indépendance, dans la toute jeune Zambie post-coloniale, l'auteur dresse le portrait d'un amour impossible entre blancs et noirs, d'une fraternisation pourrie par l'histoire colonialiste et les années de soumission du peuple zambien. C'est un très beau portrait, mais un portrait terrifiant, sans doute écrit par un homme lui-même rempli de contradictions quant à son rapport à l'Afrique et aux africains. "L'œil du Léopard" est l'histoire d'un échec et de sa lente acceptation. L'échec des grandes idées sociales et humanitaires du personnage principal, l'échec d'une utopie, celle de penser la rencontre et la compréhension possibles entre le Blanc et le Noir. Le constat de Mankell est implacable, et c'est ce qui fait toute la force de ce roman.

mercredi 4 avril 2012

Le potentiel érotique de ma femme de David Foenkinos


Pour ceux qui étaient jusque là passés entre les mailles du filet, comme moi d'ailleurs, foncez sur ce petit bijou de littérature contemporaine. J'ai déjà vanté les mérites de la délicieuse plume de Foenkinos, j'en rajoute une couche quand même. Que c'est drôle, que c'est fin, que c'est bien écrit, que c'est intelligent, subtil, etc.... Je pouffe rarement devant un livre, mais là...

Le Prince de la brume de Carlos Ruiz Zafon


Initialement paru en édition jeunesse, le dernier opus de Zafon tient toutes ses promesses, pour les grands enfants... Les ingrédients habituels de sa littérature fantastique sont réunis. On se promène dans des cimetières embrumés à la tombée du soir, on est poursuivi par des fantômes et des mages aux pouvoirs maléfiques, les portes des armoires claquent toutes seules et des épaves de bateau refont surface... Le tout dans l'Angleterre rurale du milieu du XXème, avec un gentil héros pré-pubère et néanmoins très malin. Accordez-vous sans honte ce retour en terres adolescentes... d'abord parce qu'on est pas obligé de lire du Proust toute la journée, et ensuite parce que ça fait du bien!

lundi 2 avril 2012

L’éternel retour…



C’est le nom d’une jolie petite librairie que je voulais vous présenter… Un nom bien à propos puisque ça fait longtemps que je n’ai rien posté, mille excuses ! Ci-dessous quelques photos pour la visite…

On y trouve de tout, les nouveautés bien sûr, mais aussi les coups de cœur et les bons conseils, un joli rayon pour les enfants aussi, qui peuvent tranquillement consulter les livres sur place.

Pour les lecteurs parisiens, n’hésitez pas à venir y faire un tour, c’est au 77 rue Lamarck dans le 18ème…
On aura ainsi la chance de se rencontrer, puisque c’est là que j’officie désormais…
A venir d’ailleurs mes coups de cœur que vous trouverez dans la librairie.