Fourre-tout mon blog ?

Fourre-tout mon blog ?

Non ! Un lien : l’amour des mots ! Qu’ils soient lus, écrits, filmés… ils rythment mon quotidien et guident mes expériences professionnelles.

Vous trouverez ici mes impressions de lecture, mes chroniques littéraires en vidéo, mes démos de voix off... et au fil des pages quelques mots sur la montagne, parce qu'elle ne me quitte pas!

jeudi 22 décembre 2011

Une année à la page


Je vous invite à feuilleter le supplément "Livres" du Libération d'aujourd'hui. Un numéro spécial où l'on peut lire les choix littéraires de certains artistes (évidemment c'est du Libé alors les artistes on en connait pas un seul... des sombres jazz men, des philosophes kurdes, des plasticiens New-Yorkais...) Cela dit c'est intéressant quand même pour les livres qui sont présentés, loin des sorties incontournables et très attendues.

lundi 19 décembre 2011

Dis moi qui tu es, je te dirai ce que tu aimeras lire !


Elle fait partie de la tradition de Noel : la fameuse recherche des cadeaux pour ses proches ! Si pour certains elle est vécue comme une véritable corvée, n’oublions pas qu’offrir un cadeau c’est avant tout dire aux gens qu’on aime que justement… on les aime ! Et pour ce délicieux message, y a-t-il cadeau plus adéquat que le livre ? Parce qu’offrir un livre, ce n’est pas comme offrir une boite de chocolat ou appareil photo. Offrir un livre, c’est dire à l’autre qu’on a pris le temps de se demander quelle histoire lui correspondrait le plus, quel auteur saurait le charmer et l’émouvoir ; c’est inviter l’autre à un voyage qu’on aurait choisi en pensant en lui. Pour vous aider dans cette démarche, voilà une petite liste… pour que la recherche des cadeaux de Noel devienne un savoureux plaisir !

A une mère :


Quelque part dans une Amérique du Sud imaginaire, trois femmes d'une même lignée semblent promises au même destin : enfanter une fille et ne pouvoir jamais révéler le nom du père. Elles se nomment Rose, Violette et Vera Candida. Parmi elles, seule cette dernière  ose penser qu’elle peut changer le cours du destin. Ce que je sais de Vera Candida de Véronique Ovaldé, un livre sur la filiation, l’enfantement, et plus largement sur la place des femmes et leur combat pour exister au même rang que les hommes. Véronique Ovaldé fait vraiment partie de mes auteurs phares. Loin des textes policés et sans imagination de beaucoup de nos écrivains contemporains, elle est surprenante de folie, de poésie et d’humour. C’est beau, inventif, subtilement dérangeant, en un mot savoureux !

A un père :



J’ai du mal à faire un choix. Après moult pérégrinations intellectuelles, je me décide à vous conseiller un Laurent Gaudé. Pour rien, juste parce que je l’aime et que j’ai envie de me faire plaisir ! Vous pouvez y aller les yeux fermés… enfin presque, je mets un bémol pour « La porte des enfers » et « Ouragan », moins bons à mon sens que les autres. Pour un papa qui ne lit pas trop, préférez un recueil de nouvelles, La nuit Mozambique, c’est très dur mais très beau. Le soleil des Scorta, bien sûr, prix Goncourt en son temps et valeur sûre. Mais mon chouchou à moi : Eldorado. L’histoire incroyable du commandant Piracci, garde frontière, patrouilleur des mers, chargé de repousser loin des frontières de l’Europe les candidats à l’immigration. En parallèle, on découvre le tragique destin de deux frères soudanais, qui rêvent de cet « Eldorado » européen. Laurent Gaudé est d’une habileté fabuleuse pour raconter ces vies qui se croisent. Au-delà du roman, c’est une réflexion sur l’immigration bien sûr, mais aussi sur le rôle et la place de chacun, sur les rêves et ce que l’on en fait. Magistral.

A une grand-mère :




Tout de suite je pense à un roman d’Irène Némirovsky. Il y a bien sûr sa célèbre Suite Française pour laquelle elle a eu le prix Renaudot à titre posthume. Un roman universel qui raconte la vie d’un village français sous l’occupation. Le talent de la jeune romancière russe et francophone est indéniable et touchera peut être plus particulièrement nos grands-mères qui ont pu connaitre cette époque. Je pense aussi à Les chiens et les loups, ou le malentendu (cf critique plus ancienne sur ce blog).

A une amie :




Je l’ai découverte un jour par hasard, au gré de mes flâneries dans une librairie… et depuis j’attends avec impatience ses nouveaux romans. Milana Agus, écrivain sarde, n’est pas très prolixe, et c’est ce qui fait peut être aussi la qualité de ses textes. Seulement quatre romans à son actif, quatre bijoux. Enfin sauf « Quand le requin dort », le dernier d’ailleurs, qui m’a beaucoup déçue. Vous pouvez vous précipiter sur les trois autres Mal de pierres, Battement d’ailes et Mon voisin. Tous les trois d’une poésie sublime, Milena Agus décrit aussi bien les émois de ses personnages que les paysages de sa Sardaigne natale.

A un amoureux, ou une amoureuse…


Nul n’est mieux placé que vous pour savoir ce qui lui plaira… cela dit si on ne devait choisir qu’un seul roman d’amour, alors je choisirai Belle du Seigneur d’Albert Cohen. Le récit d’une passion qui nait, grandit et se meurt… l’amour donc ! Si vous n’avez pas encore découvert l’histoire de Solal et d’Ariane, les amants les plus connus de la littérature contemporaine, c’est l’occasion pourquoi pas de le lire… à deux !

A un amant


Et pourquoi pas ? Foncez sur Quand souffle le vent du Nord de Daniel Glattauer… ça ne mange pas de pain et c’est on ne peut plus romantique. L’auteur a une une idée originale, raconter la rencontre de deux personnes uniquement à travers les mails qui s’échangent. Autant vous dire que j’étais très réfractaire à cette littérature avant de commencer !! Et quelle jolie surprise… on se laisse emporter par cette histoire à rebondissements, pas si mal écrite et franchement drôle. Et puis il y a une suite, alors si l’amant est toujours le même à Noel prochain, pensez à La Septième Vague…

A quelqu’un qu’on ne connait pas :

Ah ah, ça c’est amusant ! Comment savoir ce qui va plaire quand on ne connait rien de la personne ? Bien sûr on peut se laisser tenter par les nouveautés de la rentrée littéraire, c’est assez impersonnel et un peu risqué car la personne en question est susceptible de les avoir déjà. On peut se plonger dans les classiques, mais ça fait tout de suite soit très intello (Balzac? Mais c’est le meilleur vraiment !), soit à l’inverse totalement ignare (J’ai pris du Victor Hugo, le nom me disait vaguement quelque chose…). Mon petit conseil à moi dans ce cas : Prenez un livre que VOUS aimez ! C’est une main tendue, c’est se dévoiler à l’autre, c’est lui dire : voilà une façon pour toi de me connaître un peu.

A quelqu’un qu’on n’aime pas :


Oui désolée je n’ai pas pu m’en empêcher !!! Donc si vous êtes invité à un réveillon et que d’avance vous savez que vous ne pourrez pas supporter la maitresse de maison, offrez lui un Musso !! Ou pire, un Marc Lévy !!! Hi hi hi. Et le pire, c’est qu’elle risque d’aimer ça ! Elle vous trouvera formidable et vous serez à nouveau invité pour la dinde l’année prochaine. Pas de panique, à ce moment là vous pourrez toujours sortir l’arme ultime : un Katherine Pancol !!

dimanche 18 décembre 2011

Cent ans de solitude de Gabriel Garcia Marquez


Un grand classique de la littérature que je découvre sur le tard… et avec quel plaisir ! Voilà la littérature telle que je l’aime : foisonnante ! Avec pour décor un petit village colombien, l’auteur raconte l’histoire d’une famille à travers les différentes générations qui se succèdent, entre le réalisme et le surnaturel. C’est passionnant, drôle, subtil, en un mot captivant. Bien sûr, et je ne suis pas la première à le dire, on ne peut s’empêcher d’y voir une fable universelle. En ces temps troublés, je trouve que ce chef d’œuvre prend tout son sens. Le livre écrit en 1965 a été vendu à ce jour à plus de 30 millions d’exemplaires. Vous n’aviez pas d’idée cadeau pour Noel ? C’est chose faite… D’ailleurs à ce propos j’élabore en ce moment une petite liste des livres à offrir à vos proches en fonction de leur personnalité… Dis moi qui tu es je te dirai quel livre tu es susceptible d’aimer… à lire très vite ici même !

vendredi 16 décembre 2011

Des vents contraires… le livre !


Parce que justement je viens à l’instant de voir le film, ça m’a donné envie de vous parler du livre. Une petite pépite… bien sûr on n’est pas dans la grande littérature, mais quelle justesse ! Olivier Adam dépeint avec un talent d’orfèvre la complexité des sentiments et des actes dans les moments douloureux de l’existence. L’histoire en deux mots : Paul Anderen, écrivain parisien, s’exile avec ses deux enfants à Saint Malo, la ville de son enfance, après que sa femme ait disparu brutalement. Ou est-elle ? Est-elle seulement encore vivante ? Ces questions qui obsèdent Paul depuis un an sont la trame du récit, l’occasion de raconter le combat pour la vie d’un homme et de tous les personnages qui l’entourent. Paul va faire des rencontres, de belles rencontres, des Monsieur et Madame tout le Monde qui, eux aussi, se débattent comme ils peuvent avec leurs blessures et leurs souffrances. L’écriture est fine, sensible. Le sujet est sombre mais le roman lumineux. Mêmes louanges pour le film, bien que je ne sois pas sûre d’avoir une critique très juste tant ma culture cinématographique est médiocre. Ce n’est pas inintéressant d’ailleurs de lire le livre avant, pour comprendre, voire discuter, l’interprétation qu’en fait Jalil Lespert.

mercredi 14 décembre 2011

"Sous le règne de Bone" de Russel Banks

Attention chef d'oeuvre! Bone, ado déjà abîmé par la vie et tout ce qu'elle offre de plus moche, prend la route pour fuir la violence de son beau-père, l'alcoolisme de sa mère et son quotidien de petit dealer minable. On le suit dans cette aventure qui, de fuite, se transforme en voyage vers la lumière. Superbe.

lundi 12 décembre 2011

"De beaux lendemains" de Russel Banks

La vie d'une bourgade perdue, dans le Nord de l'Etat de New-York, est bouleversée par l'accident du bus scolaire dans lequel périssent de nombreux enfants. Un roman très intense, et très douloureux, sur le deuil, la culpabilité, la vengeance, la colère, la rancoeur, le pardon. Interressant aussi en tant que portrait de l'Amérique d'aujourd'hui.

samedi 10 décembre 2011

"La délicatesse" de David Foenkinos

Une jolie pépite, la littérature contemporaine comme je l'aime... subtile, intelligente, drôle, aérienne, ouf! Une histoire qui n'en est pas une. Mais tout le talent de l'auteur est là, faire du beau avec rien. Un exercice de haute voltige poétique. J'ai presque envie de le comparer à Boris Vian, si si.

vendredi 9 décembre 2011

Voyage sur les traces d’Orhan Pamuk


Tout juste descendue de l’avion en provenance d’Istanbul… Voilà en quelques lignes, en quelques mots, ces quatre jours. J’espère qu’ils vous donneront envie de partir, vous aussi, à la découverte d’Istanbul…la magnifique !

Premier jour : Istanbul la bouillonnante


C’est le premier adjectif qui me vient à l’esprit en observant la ville depuis la fenêtre du bus. Première plongée, premières impressions. La ville est jeune, incroyablement jeune ! Ici tout bouge, tout vibre. Les rues sont pleines de monde, partout des immeubles en construction, des grues qui barrent le paysage. Ici tout est mouvement. Mouvement de la foule, mouvement des bateaux sur le Bosphore, mouvement des lumières sur Istanbul qui semble ne jamais dormir. Dynamisme, innovation, échange, vitesse semblent être les maitre mots. Je me fais cette réflexion : la France est un vieux pays sur le déclin, l’avenir se joue ici ! J’ai commencé la lecture d’Orhan Pamuk et déjà apparaissent les premiers décalages entre ce que je vois et ce qu’il décrit, lui, de son Istanbul des années 60…
« Son histoire et sa beauté n’ayant pas été mises en valeur, elle s’est flétrie, a fanée, est tombée en disgrâce et a été mise à l’écart. Pour mieux saisir cette atmosphère, composante essentielle du sentiment de tristesse intrinsèque à la vile, il faut sans tarder plonger dans les rues populeuses ; ou alors, un jour d’hiver, monter sur le Pont Galata, cœur de la ville, et y regarder marcher les foules ».
Istanbul, triste ? Soit. Demain j’irai sur le Pont Galata.

Deuxième jour : Istanbul la portuaire


La navigante, la fluviale, la maritime, la passante… Istanbul vit au rythme du Bosphore ! Incroyable bras de mer, mi fleuve, mi océan, incomparable. Je me suis donc rendue, dans les pas de Pamuk, sur le pont Galata. Dessous se croisent les immenses navires marchands et les minuscules barques de pêcheurs. J’aime cet endroit ! Au confluent des mers, des cultures et des époques. Depuis le pont la vue embrasse des siècles d’histoire. Les minarets à l’horizon, les buildings des quartiers d’affaires. Quand le tramway glisse au même rythme que les bateaux, quand les pêcheurs de sardine côtoient les jolies stambouliotes en mini jupe, la ville aux mille mosquées et mille visages prend toute sa dimension. Je regarde passer les bateaux qui filent vers des mers inconnues, je me mêle à la foule pressée qui se masse sur les quais, je m’enivre des odeurs de poisson grillé, je me saoule de bruit et de monde.
Et je repense aux mots d’Orhan Pamuk, ici je les comprends mieux que jamais… « Le Bosphore est profondément associé en moi aux sentiments d’attachement à la vie, d’enthousiasme de vivre et de bonheur. L’esprit et la force d’Istanbul viennent de lui. »

Troisième jour : Istanbul la mélancolique


Il aura fallu quelques heures, il aura fallu que le temps tourne à la pluie, il aura que je marche au hasard des rues de la ville et que je me confronte à sa réalité pour, finalement, ressentir cette tristesse dont parle Orhan Pamuk, « intrinsèque ». Cette mélancolie qui colle à Istanbul. Difficile à expliquer. Je m’en remets aux mots de Pamuk, bien plus adroits que les miens.

« Le huzun, ce sentiment noir éprouvé conjointement par des millions de personnes. C’est du huzun de toute une ville, d’Istanbul, que j’essaie de parler. Ce sentiment intériorisé avec fierté et en même temps partagé par toute une communauté. Je parle des fins de journée qui arrivent tôt, des pères qui rentrent à la maison un sac à la main, sous les lampadaires des quartiers retirés. Je parle aussi des bouquinistes âgés qui, après une crise économique, attendent le client toute la journée en grelottant de froid dans leur boutique ; je parle des marins qui, un seau à la main, nettoient les vieux vapur du Bosphore amarrés aux embarcadères déserts ; je parle des femmes en foulard, un sac plastique à la main, attendant sans dire un mot un autobus qui décidemment ne vient pas, à une station perdue. (…) Quand on perçoit bien ce sentiment et les paysages, les endroits et les gens qui le diffusent à la ville, à partir d’un certain point, d’où que l’on regarde la ville, ce sentiment de huzun acquiert une netteté perceptible, un peu à la manière de cette buée qui, les froids matins d’hiver, alors que le soleil fait soudain son apparition, commence à virevolter subtilement au-dessus des eaux du Bosphore. »

Quatrième jour : Istanbul ou la liberté


Cette photo parce que c’est là, sur les eaux du Bosphore, que le texte de Pamuk a pris toute sa dimension. C’est là que je suis réellement tombée amoureuse d’Istanbul ! Il faut monter à bord des vapur, ces bateaux qui recrachent une atroce fumée noire, il faut entendre leurs cornes de brume résonner et se mélanger aux appels du muezzin, il faut se laisser embarquer d’une rive à l’autre, il faut entendre le cri des mouettes… Istanbul, triste et superbe. Istanbul, belle et décrépie. J’ai souhaité, sur le bateau, que cette traversée ne se termine jamais.
« Le plaisir de se promener sur le Bosphore, de se mouvoir au sein d’une ville si vaste, si riche historiquement et si mal entretenue, vous fait éprouver la liberté et la force d’une mer profonde, puissante et animée. Le voyageur qui file, porté par les rapides courant, au milieu de la saleté, de la fumée et du brouhaha d’une ville tellement populeuse, sent que la force de la mer passe en lui et qu’au sein de toute cette multitude, de toute cette densité historique et de tous ces bâtiments, il est tout de même possible de demeurer libre, la tête haute ».

jeudi 8 décembre 2011

"Nord" de Frederick Bush

Un polar qui n'en est pas un... pour ceux qui ne les aiment pas! Un ancien flic devenu gardien dans des parkings minables renoue avec l'enquête et de ce fait, avec son passé. Encore l'histore d'un cinquantenaire tout cassé, qui panse ses blessures à coup de whisky, de café et de virées en pick up. Oui, mais celle-là, elle vaut le détour!

lundi 5 décembre 2011

Du train où vont les choses à la fin d'un long hiver" de Francis Dannemark

Un joli petit livre. Dans un train, un homme et une femme. Un court récit sur la rencontre, le temps qui passe et les paysages qui défilent, au propre comme au figuré. Voilà une histoire qui ne laissera pas de grandes traces, mais qui a le mérite d'offrir une douce parenthèse. A lire dans le train, forcément!

dimanche 4 décembre 2011

Expérience littéraire





Jusqu'où le roman peut-il se confondre avec la réalité? Qui du lecteur ou du livre accompagne l'autre? C'est pour répondre à ces questions que je décide de faire prendre l'air à ma dernière acquisition "Istanbul" de Orhan Pamuk. Et pas n'importe où... à Istanbul justement! Voilà vous avez compris, je décolle pour "La Capitale de la Terre", comme la voyait Flaubert alors qu'elle n'était encore que Constantinople. Pour ces cinq jours aux portes de l'Orient, je me fais la promesse de n'avoir pour guide que les mots de Pamuk. Je vivrai son Istanbul, celui de son roman, j'irai là où me conduisent ses lignes.
Voyage sur les traces d'Orhan Pamuk... compte-rendu à lire dès mon retour jeudi.
D'ici là bonne(s) lecture(s)!

samedi 3 décembre 2011

La Reine Alice de Lydia Flem

Le jour où la narratrice apprend qu'elle est atteinte d'un cancer, c'est tout son monde qui s'écroule. Alors pour lutter, pour se battre, pour survivre, pour aimer encore, elle choisit de raconter son épreuve sous forme d'un conte, une libre adaptation de celui de Lewis Caroll. C'est surprenant, drôle, triste, jamais pathétique, en un mot... lumineux.

Le malentendu d'Irène Némirovsky

Je termine à l'instant la lecture de ce petit livre, premier roman de l'auteur de la célèbre "Suite française", écrit alors qu'elle avait à peine vingt-trois ans... (C'est à décourager toute tentative d'écriture!) Yves, bourgeois déchu et survivant de la guerre, rencontre Denise, jeune femme riche et mariée. Se noue entre eux lors de vacances à Hendaye une relation autant passionnée qu'estivale. Viennent le retour à Paris et l'automne qui auront, finalement, raison de leur amour. Si le sujet, forcément, n'est pas neuf, l'écriture est si juste que ce roman mérite vraiment que l'on s'y attarde, et j'insiste. C'est criant d'une telle vérité qu'on a peine à croire qu'il ait été écrit par une si jeune femme. Pour exemple et pour le plaisir, un petit extrait: "L'amour qui nait de la peur de la solitude est triste et fort comme la mort. Son désir d'Yves, de sa présence, de ses paroles, devenait pareil à une morne folie. Quand elle étai loin de lui, elle se torturait l'esprit à imaginer ce qu'il faisait, où il était, avec qui? Quand elle reposait dans ses bras, l'angoisse du lendemain était si forte qu'elle pénétrait peu à peu sa joie comme un lent poison."

jeudi 1 décembre 2011

On peut se dire au revoir plusieurs fois de David Servan-Schreiber

Le dernier livre du célèbre médecin et chercheur, auteur de Guérir et d'Anticancer, lui même atteint d'une tumeur au cerveau qui l'a finalement emporté en juillet dernier, après près de 20 ans de combat contre la maladie. Si le sujet me touche particulièrement puisque j'ai moi-même récemment perdu un proche dans les mêmes circonstances, nul besoin d'être confronté à la maladie pour apprécier ce petit livre. Ne vous laissez pas impressionner par la gravité du sujet, c'est avant tout une très belle reflexion sur le sens de nos luttes, quelles qu'elles soient.

mercredi 30 novembre 2011

Dans les forêts de Sibérie de Sylvain Tesson


Evidemment Sylvain Tesson, écrivain-marcheur, fait partie de mes auteurs phares. Lui qui sait si bien enmener son lecteur en ballade avec lui, nous fait partager dans son dernier livre cette experience plutôt extraordianaire: six mois, SEUL, dans une cabane sur les bords du lac Baikal, qui plus est en hiver. Sylvain Tesson n'entend pas changer le monde où se positionner en tant que moralisateur anti modernité. Ce livre est une pause. Une pause dans la course au résultat, à la performance. Une pause dans nos vies vouées aux plaisirs immédiats et aux petites satisfactions. Au rythme des saisons, de l'hiver qui s'installe et du printemps qui s'est perdu, Sylvain Tesson raconte, jour après jour, sa vie au quotidien. Couper du bois, allumer le poele, lutter contre le froid, manger, dormir, marcher un peu, regarder, écouter, ne rien faire, vivre. C'est à un voyage immobile qu'il nous convie, le plus beau des voyages, celui que seule la pensée est capable de faire.
Un interrogation sur la liberté, forcément, sur le bonheur, aussi. Un bonheur qui réside, pour Sylvain Tesson, dans ces trois mots: solitude, espace, silence. En refermant le livre, ivre de grand air, glacée par le froid sibérien, je peux sentir l'odeur des mélèzes, j'entends les flocons se poser sur le rebord de ma fenêtre, je guette les traces de l'ours, je savoure le silence, je me demande si je vais réussir à pêcher un poisson pour ce soir et je me dis que nous avons tous, quelque part en nous, notre forêt de Sibérie, et qu'il fait bon s'y promener de temps en temps.

mardi 29 novembre 2011

"Haute fidélité" de Nick Hornby

Les états d'âme d'un anglais moderne. Humour très spirituel et franchement testostéronien. Plaira à ces messieurs. Relativement drôle par moments, divertissant au moins, mais pas hilarant comme l'affirment certains critiques, ou certains autres... pas indispensable donc.

lundi 14 novembre 2011

Le cas Sneijder de Jean-Paul Dubois.

Alors qu'il est le seul survivant d'un terrible accident, Paul remet toute son existence en question, jusqu'à se perdre et flirter avec la folie. Sombre, froid, parfois terrifiant, mais toujours drôle et plein d'esprit. Un livre pour se réconcilier avec la rentrée littéraire. Extrait, just for pleasure: "On ne devrait plus se rappeler ni d'où l'on vient, ni où l'on va. Une aube, un jour, et voilà tout. Chaque matin l'odeur du neuf. Et tout un monde à flairer."

dimanche 13 novembre 2011

Le grand partout de William T.Vollman.

 Les mots ont du mal à venir devant un tel Chef d'œuvre! Un hymne à la liberté, au voyage, à la rencontre de l'autre et de soi. Une aventure à bord des trains, au cœur de l'Amérique sauvage et de la légende du Grand Ouest. Ouf, un bol d'air immense, des frissons de plaisir... Livres, je vous aime!