Fourre-tout mon blog ?

Fourre-tout mon blog ?

Non ! Un lien : l’amour des mots ! Qu’ils soient lus, écrits, filmés… ils rythment mon quotidien et guident mes expériences professionnelles.

Vous trouverez ici mes impressions de lecture, mes chroniques littéraires en vidéo, mes démos de voix off... et au fil des pages quelques mots sur la montagne, parce qu'elle ne me quitte pas!

lundi 30 avril 2012

Ce qu'il advint du sauvage blanc de François Garde

C'est le Goncourt du premier roman, mais à la limite on s'en fout, parce que je fais partie de ceux qui pensent que ce n'est pas un gage de qualité. Mais ce livre est une pépite! Au XIX ème siècle, Narcisse Pelletier, un jeune matelot français, est abandonné par son équipage sur une plage déserte d'Australie. Il va être recueilli par des Aborigènes. 17 ans plus tard, il est retrouvé et ramené en France, où un jeune intellectuel va le prendre en charge et tenter de comprendre avec lui ce qu'il s'est passé pendant ces 17 années. Narcisse ne parle plus le français, il ne reconnait rien ni personne, et plus que tout, il semble perdu dans une profonde mélancolie. Avec quel talent François Garde raconte cette histoire vraie! Bien sûr le scénario est classique, mais la forme dénote par son originalité, l'auteur se sert de l'histoire et l'élève vers une réflexion passionnante sur la condition humaine, les origines, le lien, les racines... un bonheur. Du coup, je me suis renseignée sur l'histoire de ce Narcisse, qui a lui-même écrit un témoignage de son séjour chez les Aborigènes. L'histoire est captivante, d'autant plus que l'auteur connait bien les lieux dont il parle, pour y avoir vécu. Il a accompli la majeure partie de sa carrière outre-mer, où il a été successivement secrétaire général adjoint de la Nouvelle-Calédonie, administrateur supérieur des terres australes et antarctiques françaises, et secrétaire général du gouvernement de Nouvelle-Calédonie. Voilà donc une lecture réjouissante, et j'attends avec impatience le prochain roman...

samedi 28 avril 2012

La liste de mes envies de Grégoire Delacourt

Un bien joli texte pour ce deuxième roman... L'histoire de Jocelyne, la cinquantaine, propriétaire d'une mercerie à Arras, et qui se satisfait sans trop d'amertume des petits bonheurs du quotidien, entre son mari plutôt aimant et ses enfants déjà partis. Mais un jour tout bascule... ou du moins tout pourrait basculer... Jocelyne gagne 18 millions d'euros au loto. Elle cache la chèque dans une chaussure, et prends le temps, de s'interroger. Qu'est ce que l'argent pourrait amener qu'elle ne possède déjà? Quels sont ses envies... et ses besoins? Qu'est ce qui compte le plus à ses yeux? Une jolie réflexion sur le bonheur et ce que l'on en fait, servi par une écriture réjouissante.

Sale temps pour les braves de Don Carpenter


Attention chef d'oeuvre! Ecrit à la fin des années 60, ce roman est publié pour la première fois en France. L'histoire de Jack, né en 1929, abandonné par ses parents, qui va tenter de se débattre avec le peu de choses que lui a offert la vie. Guidé par son désir immense de liberté et sa lutte continue contre la solitude, il va devenir délinquant, connaitre les prisons de toutes sortes, et tout faire pour se sortir de cette spirale dans la quelle l'a jeté son destin. Un véritable hymne à la liberté et à la fureur de vivre, porté par une écriture superbe. Un bijou de la littérature américaine.

mercredi 11 avril 2012

La comtesse de Ricotta de Milena Agus


C'est le dernier né de cet auteur sarde si particulière. Particulière pour son écriture empreinte de poésie, pour ses récits intemporels, pour cette atmosphère sarde propre à chacun de ses romans. Encore une fois, Milena Agus dresse une galerie de personnages féminins fragiles, mélancoliques, absents. L'univers de Milena Agus, c'est un monde où les hommes sont inexistants ou inutiles, un monde empreint de nostalgie, de folie douce et de mélancolie. J'ai aimé cet auteur pour cette différence, pour ce style incomparable, pour ces histoires baignées de soleil... des livres comme des secrets à protéger. Mais voilà, je suis légèrement déçue parce que pas suffisament surprise... les personnages de ce dernier opus se confondent avec ceux des précédents romans, la trame de fond est la même, le décor aussi, dont on finit par se lasser, forcément... c'est dommage, parce que Milena Agus a vraiment beaucoup de talent, mais trop répété il finit par s'estomper... Si vous n'avez encore rien lu d'elle, alors vous serez séduit. Sinon, vous vous laisserez bercer doucement, mais pas emporter, et cette comtesse de Ricotta ne vous laissera pas de grands souvenirs...

mardi 10 avril 2012

Désolations de David Vann



Amateurs de littérature américaine, voilà un chef d'oeuvre du genre... L'histoire d'abord: Sur les rives du lac Kenai en Alaska, Irène et Gary abordent la retraite après trente ans de mariage. Leurs enfants ont grandi et ont quitté le domicile familial. Seule Rhoda, leur fille, continue d'entretenir des liens étroits avec ses parents. Alors qu'elle même s'interroge sur sa vie sentimentale et ses inéluctables déceptions, elle va être le témoin du drame qui se joue entre son père et sa mère. Gary, homme solitaire et sombre, reproche en silence à sa femme de l'avoir empêché de mener la vie dont il rêvait, à savoir vivre dans une cabane en bois sur une île isolée au milieu du lac. Irène quant à elle, n'arrive toujours pas après trente ans de vie commune, à croire en l'amour que lui porte son mari. Ils ont en commun ce sentiment d'être passés à côté de leurs vies respectives, d'avoir râté, échoué, tout ce qu'ils ont entrepris, de s'être trompés, finalement. Mais à cinquante ans passés, le constat est on ne peut plus douloureux. C'est cette douleur et cette amertume omniprésentes qui rendent le roman de Vann si intense. Irène et Gary vont néanmoins commenecer à construire la fameuse cabane dont le mari rêve depuis toujours. Irène contrainte et forcée, et Gary convaincu que la réalisation de ce projet arrive bien trop tard et est donc forcément voué à l'échec. Ensemble ils n'ont même plus la force de croire en leur rêve, ce sont deux personnages au bout du rouleau, sans échappatoire possible. Le lecteur est en convaincu dès le début de l'histoire, le roman va être cette lente progression vers un dénouement que l'on ne peut imaginer que dramatique. Un huit clos étouffant, dans une nature aussi sauvage que superbe. Vann réussit à construire un récit aussi glacial que les rives du lac, aussi sombre que les forêts de sapin, aussi implacable que l'hiver alaskien. Une vraie réussite.

lundi 9 avril 2012

L'oeil du léopard de Henning Mankell


C'est ma dernière lecture, elle file tout droit dans la catégorie "coup de cœur"! Nous sommes dans les années 50 au Nord de la Suède. Hans est un adolescent bien solitaire. Sa mère l'a abandonné alors qu'il était tout petit, et son père est un rustre alcoolique, ancien marin reconverti en bûcheron. Tout prédestine le jeune Hans a mener une existence bien tranquille au fond des ses forêts suédoises, mais la vie en décidera autrement. En quête de sens, Hans devenu un jeune adulte, va se rendre en Zambie pour tenir une promesse qu'il a a faite à la seule femme qu'il ait jamais aimé. Le jeune homme pense partir pour une semaine. Il restera près de vingt ans en Afrique. Cette Afrique qu'il déteste autant qu'il l'aime. Cette Afrique belle et violente, accueillante et pourtant insondable. Mankell, qui connait très bien l'Afrique pour y avoir vécu, dépeint le pays, la Zambie, avec une intelligence et un recul surprenants. En plaçant l'action de son roman au lendemain de l'indépendance, dans la toute jeune Zambie post-coloniale, l'auteur dresse le portrait d'un amour impossible entre blancs et noirs, d'une fraternisation pourrie par l'histoire colonialiste et les années de soumission du peuple zambien. C'est un très beau portrait, mais un portrait terrifiant, sans doute écrit par un homme lui-même rempli de contradictions quant à son rapport à l'Afrique et aux africains. "L'œil du Léopard" est l'histoire d'un échec et de sa lente acceptation. L'échec des grandes idées sociales et humanitaires du personnage principal, l'échec d'une utopie, celle de penser la rencontre et la compréhension possibles entre le Blanc et le Noir. Le constat de Mankell est implacable, et c'est ce qui fait toute la force de ce roman.

mercredi 4 avril 2012

Le potentiel érotique de ma femme de David Foenkinos


Pour ceux qui étaient jusque là passés entre les mailles du filet, comme moi d'ailleurs, foncez sur ce petit bijou de littérature contemporaine. J'ai déjà vanté les mérites de la délicieuse plume de Foenkinos, j'en rajoute une couche quand même. Que c'est drôle, que c'est fin, que c'est bien écrit, que c'est intelligent, subtil, etc.... Je pouffe rarement devant un livre, mais là...

Le Prince de la brume de Carlos Ruiz Zafon


Initialement paru en édition jeunesse, le dernier opus de Zafon tient toutes ses promesses, pour les grands enfants... Les ingrédients habituels de sa littérature fantastique sont réunis. On se promène dans des cimetières embrumés à la tombée du soir, on est poursuivi par des fantômes et des mages aux pouvoirs maléfiques, les portes des armoires claquent toutes seules et des épaves de bateau refont surface... Le tout dans l'Angleterre rurale du milieu du XXème, avec un gentil héros pré-pubère et néanmoins très malin. Accordez-vous sans honte ce retour en terres adolescentes... d'abord parce qu'on est pas obligé de lire du Proust toute la journée, et ensuite parce que ça fait du bien!

lundi 2 avril 2012

L’éternel retour…



C’est le nom d’une jolie petite librairie que je voulais vous présenter… Un nom bien à propos puisque ça fait longtemps que je n’ai rien posté, mille excuses ! Ci-dessous quelques photos pour la visite…

On y trouve de tout, les nouveautés bien sûr, mais aussi les coups de cœur et les bons conseils, un joli rayon pour les enfants aussi, qui peuvent tranquillement consulter les livres sur place.

Pour les lecteurs parisiens, n’hésitez pas à venir y faire un tour, c’est au 77 rue Lamarck dans le 18ème…
On aura ainsi la chance de se rencontrer, puisque c’est là que j’officie désormais…
A venir d’ailleurs mes coups de cœur que vous trouverez dans la librairie.

Les heures silencieuses de Gaelle Josse

Voilà un joli petit livre. L’histioire de François, jeune pianiste reconnu, qui part à la recherche de Sophie, son amour perdu. Il la retrouve internée dans un hôpital du Sud de la France. Et non, ce n’est pas anxiogène, bien au contraire ! C’est doux, c’est léger, c’est tendre, à découvrir donc.

D’autant plus que l’auteur Gaelle Josse sera à la librairie le 12 avril à 19h30 pour une rencontre, vous êtes évidemment les bienvenus.

Les désaccords imparfaits de Jonathan Coe


Un recueil de nouvelles inédites. Quatre histoires toutes pleines de nostalgie et de poésie. Une bien
jolie musique que désaccords… Une lecture tout en douceur et en légèreté, à déguster comme un
bon dessert !

Lointain souvenir de la peau de Russel Banks


Vous connaissez mon amour pour les œuvres de cet auteur, encore une fois je me suis régalée… C’est
l’histoire du kid, 21 ans, jeune délinquant sexuel, condamné à vivre sous un viaduc de la banlieue de
Calusa, en Floride. Un portrait de l’Amérique qui exclut, qui condamne, qui marginalise. Magnifique
et terrifiant, sombre et lumineux, un très grand Russel Banks.